XIIe siècle De la famille Pelet aux comtes de Toulouse
1102 - Première mention du château de Montferrand
En 1102, le château apparaît pour la première fois sous le nom de "termino Montisferranni". Fruit de la politique comtale, il est détenu en douaire par la comtesse Almodis, veuve du comte Pierre de Melgueil : c'est elle qui est très probablement à l'origine de sa fondation et de la supervision des premières constructions. Le château devient rapidement l’un des deux pôles administratifs et judiciaires du comté, avec le château de Melgueil.
L’émergence de Montferrand est le signe d’une bipolarisation du comté autour de deux places fortes stratégiquement positionnées de part et d’autre de la seigneurie de Montpellier. Le château de Mauguio, au sud, veille sur la cathédrale de Maguelone, reconstruite et redevenue siège épiscopal, mais aussi sur la mer, principale porte commerciale du territoire. Le château de Montferrand protège sur le nord jusqu’aux contreforts des Cévennes.
Le comté prend peu à peu le nom de comté de Mauguio et de Montferrand.
1132 - Un comté sous tutelle
À la mort du comte Bernard IV, petit-fils de Pierre 1er, sa fille et héritière Béatrix n’est pas en âge de reprendre le titre comtal.
Guilhem VI, seigneur de Montpellier, et Alphonse Jourdain, comte de Toulouse, tous deux parents éloignés de la jeune comtesse, passent un accord pour assurer sa tutelle jusqu'à son mariage. Le comté de Melgueil est alors partagé en deux : Alphonse administre le sud du territoire autour de Mauguio, Guilhem le nord dépendant de Montferrand. A cette époque, Almodis veuve du comte Pierre, arrière-grand-mère de l’héritière, est encore en vie : c’est elle qui porte le titre de comtesse de Montferrand.
Le comté est réunifié lorsque Béatrix épouse le comte de Provence Bérenger-Raymond en 1135 à l’âge de 15 ans.
1172 - La maison de Toulouse s'empare du comté de Melgueil
La comtesse Béatrix partage le comté de Melgueil entre Bernard de Sauve, époux de sa fille Ermessende, et le futur comte de Toulouse Raymond VI, promis à sa petite fille Dulcie, fille de Raimond-Bérenger III, né du premier mariage de Béatrix avec le comte de Provence. En contrepartie, les deux seigneurs s’engagent à rembourser ses dettes. Par cet acte,
Béatrix déshérite son fils, Bertrand Pelet, comte légitime de Melgueil, né de son second mariage avec Bernard Pelet, seigneur d’Alès.
Lorsque Bernard de Sauve décède subitement, Raymond VI annule son mariage avec Dulcie pour épouser Ermessende. Les comtes de Toulouse entrent ainsi en possession de la totalité du comté de Melgueil et de Montferrand.
A l’issue d’un conflit de plusieurs mois, Bernard Pelet est contraint par la force de céder la place à son puissant beau-frère. Ce n’est que cent ans plus tard, et au terme d’un long procès, que ses héritiers finiront par obtenir un dédommagement.
Châtelains
de Montferrand
• Guilhem VI de Montpellier - 1132-1135
tuteur de la comtesse Béatrix
• Raimond de Lévézou - 1172,
premier châtelain connu
• G. de Cambas - 1181, bailli
• Bermond de Sauve - 1188, bailli
• Bernard Cagola - 1190, bailli
• Bermond de Sauve - 1194, viguier
• Bermond le Vieux - v. 1195, fils du précédent, bailli
• Arnaud de Pamiis - 1198-1203,
bailli, parfois remplacé par son frère Raimond
• Guilhem Chef-de-B½uf - 1194, bailli
Comte(sse)s
de Melgueil
Comte(sse)s héréditaires
• Raymond II de Melgueil - 1086-1120
• Bernard IV de Melgueil - 1120-1130
• Béatrix de Melgueil - 1130-1135
• Bérenger-Raimond - 1135-1144
• Béatrix de Melgueil - 1144-1146
• Bernard V Pelet - 1146-1170
• Ermessende Pelet - 1170-1172
(moitié du comté)
• Douce II de Provence - 1170-1172
(moitié du comté)
• Raymond VI de Toulouse - 1172-1209