Au pied du château : un enclos
À Montferrand, un vaste enclos ceint d’un mur en pierre sèche a été implanté à quelques centaines de mètres au sud du château. Il a été soigneusement installé dans la zone plane la plus proche de la forteresse, en relation visuelle directe avec elle. Le chemin médiéval qui part du plateau de la Pousterle, situé 500 m plus à l’ouest, aboutit à cet enclos, ce qui atteste de l'importance de cet aménagement.
Généralement, on construit un ou plusieurs enclos en pierre sèche à proximité d’un castrum ou d’un château. Cet enclos, sous la surveillance directe de la fortification, sert à stocker et à protéger les objets et les denrées les plus exposées au vol ou aux animaux sauvages tels que le potager, le bétail, le matériel agricole... Cet espace peut également correspondre à d'anciennes condamines (réserves seigneuriales).
Conservées sur seulement une ou deux assises, les bases du mur de l’enclos de Montferrand suivent la forme d'un rectangle étiré d’est en ouest, de 165 m de long sur 47 m de large, soit une surface de plus de 7 700 m2. Chaque côté est à peu près rectiligne. Seule une portion du mur forme une sinusoïde à l’approche de l’angle nord-est. Aucune coupure n’est identifiable dans la clôture qui semble avoir été construite en une seule fois.
L’absence de bâtiment à l'intérieur de l'enclos ou à proximité démontre que cet espace était destiné à l'élevage ou à l'agriculture. Mais l'enclos peut aussi avoir servi à parquer du bétail, car certains fiefs payent leur impôt avec des animaux. C’est le cas, par exemple, de Pierre et Jean Maurin qui paient annuellement un porc en redevance dans le censier de Montferrand. Le bétail peut aussi être confisqué par les officiers du château en gage de paiement du cens.
Aujourd’hui, le site, envahi par les chênes verts, est à peine visible. La densité de végétation à l’intérieur de l’enclos est remarquablement faible. Le brachypode rameux, qui en tapit le sol, témoigne d’une utilisation de ce replat topographique comme pâture pour les moutons jusqu'à une époque récente1.
1 - Sur le sujet, voir BENOÎT Bock, “Brachypodium retusum”, L’encyclopédie des garrigues (base de données en ligne), 2008. - www.wikigarrigue.info
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