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XVIIe siècle Derniers assauts

1604 - Début des travaux de fortification

Les évêques Jean Garnier puis Pierre Fenouillet entreprennent d’ambitieux travaux d’amélioration de l’habitat et de modernisation des systèmes de défense du château. Il est également prévu de l’équiper de pièces d’artillerie. L’architecture du château est alors intégralement repensée. Ces travaux ouvrent la 3e grande phase de restructuration du château.

Les travaux sont supervisés par Jean de Ratte, gendre d'Antoine de Cambous et père de Guitard de Ratte, évêque de Montpellier entre 1597 et 1602. Au début du XVIIe siècle, la famille de Ratte joue donc un rôle prépondérant dans le château. Le blason familial surmonté par les attributs comtaux et épiscopaux a d’ailleurs été retrouvé sur une pierre d’embrasure dans le château.

Le château de Montferrand au XVIIe siècle d'après l'étude du bâti. Vue artistique : Thomas Robardet-Caffin
Le château de Montferrand au XVIIe siècle d'après l'étude du bâti. Vue artistique : Thomas Robardet-Caffin

1610 - Fortification tenaillée moderne

Après l’assassinat d’Henri IV, qui avait promulgué l’Edit de Nantes (1598) protégeant la liberté de culte, la régence de Marie de Médicis puis le règne du roi catholique Louis XIII ravivent les tensions, notamment à Montpellier, restée protestante.

Peu après 1610, l’évêque Pierre Fenouillet reprend directement en main la forteresse après quelques démêlés juridiques avec Antoine de Ratte, héritier des Cambous . D'importants travaux de modernisation des fortifications sont entrepris entre 1610 et 1622 : queue d'hironde, portes, ravelins, remparts tenaillés... mais demeurent inachevés. Une carrière est ouverte pour l'occasion à l'ouest du site.

1622 - Le duc de Rohan assiège Montferrand

La ville de Montpellier refuse de reconnaître l'autorité de Louis XIII. Les tensions s’intensifient entre catholiques et protestants. L'évêque-comte Pierre Fenouillet se retranche à Montferrand avec une garnison de près de 200 arquebusiers. Une fortification d'urgence est alors mise en place : parapets en moellon, terre-pleins de renforcement, gabions...

Alors que le roi de France s'apprête à assiéger Montpellier, les troupes du duc protestant Henry de Rohan font mouvement depuis les Cévennes pour rejoindre la ville. Les places fortes et les villages du comté tombent un à un. Après plusieurs escarmouches, le duc de Rohan décide d'attaquer directement la forteresse qui repousse sans mal les assauts grâce à son artillerie. Trois jours plus tard, les assaillants se replient dans la vallée.

A la fin de la même année, la ville de Montpellier se rend aux armées du roi après un siège d’un mois.

En récompense, Jacques de Valat, l’officier qui s’est distingué lors du siège de Montpellier, est nommé châtelain à vie de la forteresse conjointement par l’évêque-comte Pierre Fenouillet et le roi de France. La forteresse conserve une garnison de 60 hommes.

1659 - Mort de Jacques de Valat, dernier châtelain de Montferrand

Jacques de Valat, dernier châtelain de Montferrand, meurt après avoir administré le château pendant 35 ans.

La forteresse a perdu toute utilité économique et stratégique, dans un territoire désormais sécurisé, organisé dans les vallées au sein de villages devenus les nouveaux foyers de peuplement. Le titre de comte de Melgueil et de Montferrand est devenu un titre purement honorifique.

1677 - Expertises de réparation

A la mort de l’évêque François du Bosquet, une expertise de l’édifice est commandée à deux architectes, Esprit Dumas et Georges Espinassou, en vue d'une réparation du château. Leur rapport, conservé aujourd’hui aux Archives départementales de l’Hérault, fait état d’un entretien limité du lieu. L’édifice, inoccupé, est vide : les toitures prennent l'eau, les dallages sont rompus, les menuiseries sont à revoir ou à remplacer.

1699 - Autorisation de démolition

Vingt ans plus tard, une seconde expertise relève qu’aucune réparation n’a été faite. Planchers et toitures sont dans un état de délabrement avancé ou se sont effondrés. La conclusion de l’expert est sans appel : "Comme ledit château n’est d’aucune utillité présentement et qu’il faudroit pour le rebâtir et réparer de grosses dépenses, et principalement pour l’entretien et la garde d’icelluy, nous ne faisons aucune estimation pour ledites réfections et réparations comme estant inutiles".

A la requête de l’évêque Charles-Joachim Colbert de Croissy, Louis XIV autorise la démolition du château : au mauvais état de celui-ci s’ajoute la crainte qu’il ne puisse servir de refuge à d’éventuels insurgés aux portes des Cévennes. On se contente de le rendre inutilisable en détruisant les parties supérieures habitables des bâtiments. Ceci explique que l'ensemble des caves du château ainsi que les remparts soient encore conservés et en place aujourd'hui. 

Châtelains
de Montferrand

• Jean de Ratte - 1604, sire de Cambous, gendre d'Antoine de Cambous, précédent châtelain
• Pierre Fenouillet - 1610, évêque-comte de Melgueil-Montferrand
• Jacques de Valat - 1623-1659, châtelain à vie, dernier châtelain de Montferrand

Comtes
de Melgueil

Comtes-évêques

• Guitard de Ratte - 1596-1602
• Jean Garnier - 1603-1607
• Pierre Fenouillet - 1608-1652
• Renaud d'Este - 1653-1655
• François de Bosquet - 1655-1676
• Charles de Pradel - 1676-1696
• Charles-Joachim Colbert de Croissy - 1696-1738

 
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